Les images rupestres, de quoi s’agit-il exactement ? L’expression « rupestre » signifie « rocher ». Il s’agit de peintures ou de gravures réalisées sur tous les supports rocheux. Elles nous apportent beaucoup de renseignements, car les figures rupestres nous racontent des choses que les fouilles archéologiques traditionnelles ne permettent pas de comprendre : comportement d’animaux disparus, représentations d’objets en matière périssables, rituels, parures corporelles, éléments de la mythologie, etc. À l’échelle de toute la région, la République démocratique du Congo est pourtant connue depuis longtemps comme ayant l’une des plus importantes concentrations de sites rupestres. Le Kongo Central à lui seul compte près de 160 sites, dont plus de cent dans le massif de Lovo. C’est dire si le Lovo a des choses à nous apprendre sur les femmes et les hommes qui vivaient là autrefois.
Pour donner un aperçu du massif de Lovo, il faut imaginer que sur environ 430km2 se dressent des centaines de massifs calcaires au relief spectaculaire percés de nombreuses grottes et abris-sous-roche. Avec 117 sites inventoriés (dont 20 grottes ornées), le massif de Lovo contient la plus importante concentration de sites rupestres de toute la région, ce qui représente plus de 5700 images rupestres. On y trouve surtout des figures géométriques énigmatiques (croix, cercles, quadrillages), associées parfois à des animaux (lézards, antilopes) ou des personnages armés d’épées, d’arcs et de flèches ou de fusils. Exceptionnellement, des êtres mi-hommes mi-animaux y sont figurés. Mais il reste à savoir à quelle époque ont été peintes ces images et, bien sûr, ce qu’elles voulaient dire pour ceux qui les ont représentées sur les parois rocheuses du massif.