Avec les mafulamengo et les mbwidi mbodila, les esprits locaux simbi sont réputés être les auteurs de ces peintures. Au nord-ouest de Lovo, à proximité d’un ancien village et de son cimetière, dans le lit d’une rivière à sec pendant la saison sèche, se trouvent près de 940 gravures d’une grande richesse stylistique, sur environ cinquante mètres de long. Le chef traditionnel qui a autorité sur le site, a indiqué que douze de ces esprits locaux dénommés simbi seraient gravés dans la pierre. Il pense que ce ne sont pas ses ancêtres qui sont les auteurs de ces gravures rupestres. Pour lui, ces ancêtres ne faisaient des offrandes aux simbi que pour obtenir leur bénédiction. Il perpétue lui-même ce rituel avant d’accéder aux sites en offrant aux ancêtres et aux esprits simbi du vin de palme, des noix de kola, des graines luzibu et des champignons médicinaux tondo.
L’ensemble de ces traditions insère donc incontestablement l’art rupestre au sein de l’univers rituel de ceux qui aujourd’hui vivent dans et autour du massif du Lovo. Mais la vision qu’en ont les gens de notre époque ne correspond pas forcément à celle qu’en avaient ceux qui vivaient au temps où ces peintures et gravures ont été faites, il y a plusieurs siècles. Comme souvent en Afrique, les images rupestres sont considérées comme l’œuvre de peuples mythiques, qui ont précédé les habitants actuels sans leur être apparentés. Ces anciens possesseurs du sol sont restés maîtres des éléments.